FOUSSOUBIE et autres cavités voisines (Ardèche, France)                              www.foussoubie.fr

 

 

PAGE : Mise en ligne 04.02.2017 - Mise à jour 23.09.2018 - 5828 visites au 29.02.2024

Goule de Foussoubie
Reportage photographique
1972 - 1982 - 1984 - 1995
Évolution des techniques de progression

utilisées dans la goule de Foussoubie

Dominique DUMONT
(diaporama réalisé en 2001)

  « Dominique DUMONT a fréquenté la Goule de Foussoubie à partir de 1970 avec le Spéléo-Club de Lutèce et a participé alors aux explorations et topographies de ce club. Il y est revenu en "touriste" par la suite et à chaque fois a réalisé quelques photos prises sur le vif. A plusieurs reprises, notamment dans le bulletin L'Excentrique n°16 du SCL, il s'est intéressé à l'évolution des techniques d'exploration. Dans Foussoubie et ses faibles verticales, il ne s'agit pas de l'adoption de la remontée sur cordes, c'est davantage la façon avec laquelle les spéléologues ont abordé les obstacles aquatiques.
   C'est cet aspect particulier de l'histoire de Foussoubie qu'il nous conte ici, agrémenté d'un diaporama des photographies prises durant toutes ces années. »

PLR, rédaction du site (février 2017)

Diaporama photos 1972 - 1982 - 1984 - 1995

Diaporama original créé par Dominique DUMONT en 2001 avec le logiciel fermé DIRECTOR,
récupéré en vidéo par capture d'écrans. Durée 11 mn 42. Photos d'exploration et photos extérieurs en crue.

Évolution des techniques de progression
utilisées dans la GOULE de FOUSSOUBIE

CHAPITRE I : Jusqu'aux années 1950

   Gabriel GAUPILLAT et Louis ARMAND explorent la Goule de Foussoubie les 8 et 10 septembre 1892 avec les méthodes de Édouard-Alfred MARTEL : cordes de chanvre, échelles de corde à barreaux en bois et canotier à bougie.

 

Photo 1 : Plaquette du Musée de la spéléologie,
grotte de la Devèze, Corniou-les-grottes (34)



   En 1934, Robert de Joly explore la Goule avec son nouveau matériel qu’il utilisera également  dans sa cavité attitrée,  l’aven d’Orgnac : échelles  métalliques souples à barreaux en alliage léger d’élektron, sertis sur des câbles d’acier. Cette innovation atténue le poids et l’encombrement du matériel et leur usage perdurera jusque dans les années 1970, ainsi que l’éclairage utilisé par un générateur à combustion d’acétylène (lampe à carbure).
   Il emploie également un canot pneumatique de son invention pour les obstacles aquatiques. Le "Passage de Joly" est un endroit bien connu et étroit de la Goule.

Photo 2 : Historique de la spéléologie.
(Musée spéléologique du grand Sud-Ouest,
REVEL - 31)

CHAPITRE II : des années 1950 jusqu'au milieu des années 1970

   Progression en vêtements rudimentaires dont la combinaison d’ouvrier dite « bleu de travail » et sous-vêtement en rhovyl, casque équipé de lampe frontale électrique et  à acétylène avec génératrice appelée respectueusement dans le milieu spéléo « calebombe » ou « dudule ».
   Concernant les lampes frontales à acétylène, deux catégories de matériel sont utilisées selon les préférences des spéléos : l’une provient d’une production industrielle PELTZ avec allumage piézo ; l’autre artisanale de Marcel TOURBIN, membre du Spéléo-Club de Lutèce, club fortement impliqué dans l’exploration de la Goule des années 60 à 70.
   Pour franchir les lacs et chenaux de la Goule, les canots pneumatiques sont fortement sollicités tout comme le faisait Robert de Joly à son époque.
   Pour les différents  chantiers entrepris dans la Goule (topographie, portage matériel et bouteilles des plongeurs italiens de l’équipe du sicilien Blasco SCAMMACCA), les séjours au Camp de Base sont incontournables et peuvent  durer plusieurs jours.
   Le "bleu de travail" usuellement utilisé est remplacé peu à peu par la combinaison jaune en  texair imperméable mais non étanche qui connaitra d’autres déclinaisons en robustesse et couleur par la suite.
   Les lampes frontales électrique et à acétylène  se modernisent en fonction des besoins propres à chaque spéléo qui affine et personnalise sa  « quincaillerie » : baudrier, torse,  descendeur, frein  et  mousquetons qui permettent de s'autoassurer dans les puits et à tous les équipiers de descendre.


Photo 3 : Dans un boyau de la galerie SCUCL.
(DUMONT Dominique, 1970)


Photo 4 : Équipiers «mixtes» en "bleu de travail"
et combinaison Texair, frontales Tourbin
et lampes Arras dans la galerie SCUCL.

(DUMONT Dominique, 1970)


Photo 5 : Dom & Ptit’Louis sur la vire des
Lyonnais (sommet du P7).
(DUMONT Dominique, 1971)


Photo 6 : Ptit’Louis dans un chenal.

(DUMONT Dominique, 1971)


Photo 7 : Camp de Base.

(DUMONT Dominique, 1970)


Photo 8 : Camp de Base.
(DUMONT Dominique, 1970)
CHAPITRE III : à partir du milieu des années 1970

Photo 9 : Échelle de perroquet au P13
de la zone d'entrée.
(DUMONT Dominique, 1982)

   Toujours utilisation des échelles souples R.de Joly à l’entrée de la Goule, au P5 et aux ressauts après le P13 et la Grande Marmite, ainsi qu'au Camp de Base et au puits de l'Hexagonaria, mais pour faciliter les portages, les P7 (vire des Lyonnais) et P13 ont été équipés d'échelles fixes (mat unique type échelle de perroquet) en 1976.
   [L'échelle fixe du P7 fut démontée en 1978 puis celle du P13 en 1984, avant qu'elles ne se détériorent de trop et deviennent dangereuses.]
   L’utilisation des canots, « chronophage » (avec une équipe lourde de 4 à 10  personnes,  il fallait compter 3 à 4 h de l’entrée au Camp de Base), est désormais abandonnée par les plongeurs au profit de la combinaison isothermique et de plus en plus par les non plongeurs. Le gain de temps est conséquent car le Camp de Base n'est ainsi qu'à 1h30 de l'entrée et les camps souterrains sont abandonnés. Il ne sert plus que de halte, voire de « pèlerinage » pour les plus anciens qui retrouvent leurs déchets enfouis dans le sable du CB : restes de conserves, vestiges d’une défunte époque…    [Ces poubelles ont progressivement été ramenées à la surface mais il doit bien en resté enfouies dans le sable.]

 

 

Photo 10 : Passage de la Grande Marmite en canots.
(DUMONT Dominique, 1982)


Photo 11 : Progression en combinaison de plongée.
Passage du siphon 0.
(DUMONT Dominique, 1984)


Photo 12 : Dans la galerie SSN.
(DUMONT Dominique, 1984)
CHAPITRE IV : depuis les années 1990
   Vers la fin des années 90, la combinaison texair disparait au profit de combinaison en polyamide - polyuréthane souple et imperméable, mais non étanche et apparait les sous combinaisons bury chaude style polaire.
   Les remontées « aux jumars » sont remplacées quelques années  plus tard par la poignée PELTZ  s’inspirant des  techniques  de la spéléo alpine.

   Ces dernières années ont vu le déclin de la lampe acétylène au profit de l’éclairage à LED, moins polluant. Les cavités s'en portent mieux, mais les « puristes », dont je fais partie (la vieille école) constatent que :
1. Les LED ne s’éteignent pas en présence de gaz carbonique (CO2) et la Goule en possède actuellement une bonne teneur (même au Camp de Base dans la chatière menant à la vire de la galerie des Pyjamas – expérience vécue  lors d'une expédition en mai 1995).
2. Les LED sont encore moins appréciables lors d’expérience vécue de survie (hors réseau Foussoubie)  dite de la position de la tortue avec couverture de survie indispensable et cette bonne vieille lampe acétylène entre les jambes pour vous réchauffer… Les LED n’ont pas cette chaleur !
   Ne serait-il pas préférable que dans une équipe d’exploration de la Goule, les allumages personnels soient mixtes et qu’un co-équipier soit muni d’un éclairage acétylène efficace pour le CO2 ?


Photo : 13 : Devant le siphon 16 de la galerie SSN.

(DUMONT Dominique, 1984)


Photo 14 : Abandon des canots après les chenaux.
(GHELLAL Saïd, 1995)

CONCLUSION
   Cet article n’est qu’un témoignage issu des mes observations durant mes différentes périodes d’exploration de ce formidable réseau de Foussoubie. Je ne suis qu’un simple maillon d’une longue chaine d’explorateurs, statut que je revendique car je n’ai rien fait d’exceptionnel dans le réseau. Les photos du diaporama photographique, « brut de pomme », ont été réalisées dans l’instant, sans trop d’expérience pour définir angles de prise de vue et position du flash. Elles ont simplement le mérite d’exister et de témoigner d’une longue période d’exploration « enfouie dans la mémoire du temps » durant mes différentes périodes de fréquentation du réseau en 1972, 1982, 1984 et 1995. Les techniques de l'époque n'étaient pas à la hauteur des réalisations d'aujourd'hui !

Dominique DUMONT
membre su Spéléo-Club de Lutèce
de 1970 à 1972, de 1981 à 1985 et de 1993 à 1996.

Galerie photos

   Les photos du diaporama sont présentées individuellement dans ce document pdf.

mis en ligne le 10.05.2017
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au 29.02.2024


DUMONT Dominique (2017)
Galerie photos 1970-1995